Curieux de Nature
Cette nouvelle page sera consacrée au patois cauchois. En effet, comment faire un site sur le pays de Caux sans parler de son patois bien spécifique.
Comme tous les patois ou dialectes locaux, hélas, il n'est pratiquement plus parlé dans notre belle région. Il a été combattu avec beaucoup d'ardeur à une époque par les enseignants de l'Education Nationale. Je me souviens pour ma part, des années 60, je suis entré au cours préparatoire en 1961 et à cette époque on nous interdisait de le parler ou même d'en utiliser quelques mots dans la conversation. On peut toutefois comprendre cette position de l'Education Nationale dont le but était de nous apprendre le bon français moderne de l'époque, qui allait de toute façon nous être indispensable plus tard dans notre vie d'adulte, mais il reste qu'il était quand même inutile de le dénigrer ou même faire l'objet de moqueries, comme certains l'ont fait.
Mais bien entendu à la maison, nous continuions à utiliser un peu notre patois, même si nos parents ne l'employaient pas systématiquement. Il était resté par contre, très vivace en milieu rural et dans le monde agricole en particulier.
De toute façon, le patois cauchois était essentiellement parlé par les gens du peuple, c'était un parler populaire, complètement ignoré par la bourgeoisie qui se faisait un devoir de bien s'exprimer dans un français châtié.
De plus, le patois cauchois comme beaucoup de dialectes en France était essentiellement oral, il n'y avait pas d'orthographe pour les mots employés dans la conversation. Le peu de textes qui étaient publiés étaient des histoires, des chansons, des petites pièces de théâtre, elles étaient transcrites phonétiquement afin que tout un chacun puissent les lire et les prononcer correctement. Souvent, une traduction en français était proposée afin que tout le monde le comprenne.
Ce patois a toujours été considéré comme vulgaire par les gens distingués, alors que c'est complètement faux, c'était tout simplement le parler de tous les jours, le parler des gens simples, des paysans qui se servaient d'un langage adapté à leur vie de tous les jours, avec des mots bien à eux, qui leur permettaient de discuter, échanger avec leurs congénères. Tous ces patois sont d'ailleurs qualifiés systématiquement de vulgaires par une certaine "classe", il en va de même pour le patois ch'ti du Nord-Pas de Calais ou le patois Picard, alors qu'ils sont, à l'égal de notre patois cauchois, le parler courant du peuple.
Alors bien sûr, si on revient à notre patois cauchois, on peut dire que c'est un langage coloré, souvent drôle ou moqueur avec des expressions parfois triviales et un "accent" qui insiste beaucoup sur certaines syllabes et des intonations qui peuvent le rendre un peu difficile à entendre. Mais le patois cauchois n'a jamais eu la prétention d'être littéraire, car, comme on l'a déjà dit, c'est un langage oral, fait pour que tout un chacun puisse se comprendre. Ce patois est parlé (ou était) dans tout le pays de Caux avec des différences locales, certains mots sont spécifiques à des cantons particuliers, ainsi que la façon de le prononcer. On trouve des différences notoires selon la région où l'on se trouve, il peut être différent d'un canton à l'autre, la proximité de la mer peut par exemple apporter des mots spécifiques (Le Havre, Fécamp, St Valéry ou Dieppe), le coeur du pays de Caux (Yvetot, Yerville, Doudeville, Fauville, Tôtes...) utilisera plus de mots en rapport avec le monde agricole, mais dans l'ensemble, il y a quand même une belle unité, beaucoup de mots ou expressions étant les mêmes.
Je me suis toujours intéressé au patois cauchois. Lorsque j'ai commencé à fréquenter l'école, j'ai tout de suite été attiré par l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, la langue française me passionnait à tel point que j'ai pris un grand plaisir à l'apprendre, j'avais hâte de savoir lire couramment et d'écrire sans faire de fautes et cela a fait que je suis devenu amoureux de la langue française et un défenseur de son orthographe. Je suis toujours sidéré de voir comment certains messages sont rédigés sur les réseaux "sociaux" (internet), on se demande parfois ce que ces gens ont bien pu faire à l'école pour écrire aussi mal. Les métiers que j'ai effectués comportaient une grande partie de travail d'écriture, mon premier poste dans une usine de plus de 200 personnes, était un emploi au service du personnel (j'avais 17 ans) et sur mon premier bulletin de salaire, il était indiqué "employé aux écritures", cela m'avait beaucoup plu, cette appellation n'existe évidemment plus aujourd'hui, pourtant, elle correspondait parfaitement au poste, même si on parle maintenant beaucoup plus de "secrétaire" pour ce genre de travail.
En fait, j'aimais le langage tout court et la façon de s'exprimer aussi bien oralement que par écrit, il était donc parfaitement normal de s'intéresser à ce patois que j'entendais tous les jours à cette époque, car pour reparler de cette usine où j'avais été embauché, elle se trouvait dans le canton de Tôtes et presque toutes les personnes qui y étaient employées étaient issues du monde agricole. Tous ces gens parlaient bien entendu le cauchois à cette époque (1969). Ils étaient d'ailleurs toujours très heureux de le parler avec moi, car les autres employés qui occupaient les postes d'agent de maîtrise ou de cadres étaient issus de la région rouennaise et ne parlaient ni ne comprenaient le cauchois.
Un peu plus tard, au tout début des années 80, j'ai fait la rencontre d'un homme passionné par l'étude du patois cauchois.
C'était un ancien instituteur de campagne originaire de Canville les deux églises (canton de Doudeville) et il avait commencé à travailler avec des amis sur l'élaboration d'un LEXIQUE du DIALECTE CAUCHOIS, un travail de longue haleine.
Cet homme s'appelait Jean HEBERT, il était né en 1924 à Yerville, il a été donc instituteur et avait effectué une grande partie de sa carrière à Ectot L'Auber (canton de Yerville) où il a été également secrétaire de mairie. Il eût l'idée de son lexique cauchois alors qu'il était en retraite et a réussi à convaincre plusieurs de ses connaissances pour former un "groupe de travail" qui allait plancher sur ce lexique de mots cauchois, dans l'ordre alphabétique, bien entendu. Pour chaque mot proposé, une vive discussion s'installait sur la prononciation du mot en question, son sens exact, et il fallait trouver à chaque fois une expression dans laquelle il était utilisé, avec sa traduction en français bien entendu. Ils avaient décidé d'enregistrer leurs discussions sur cassette (c'était un moyen de l'époque) et le lexique une fois terminé, a été fourni avec des cassettes qui permettaient ainsi d'écouter la prononciation exacte des mots. Le travail fut plus long que prévu, comme Jean Hébert le dit lui-même dans l'introduction de ce lexique : "Depuis Mars 1983, le chemin s'est avéré plus long que nous le pensions à l'origine".
Ce groupe était composé de : André PRUVEL né en 1906 à St Victor l'Abbaye, ancien instituteur rural et secrétaire de mairie, René COTTARD né en 1912 à Criquetot sur Ouville, il a été commerçant à Doudeville, et comédien amateur dans des pièces cauchoises de Raymond MENSIRE, Michel CAUCHOIS (le bien nommé) né en 1920 à Yerville, il fut clerc de notaire puis employé à la mairie de Yerville et ensuite secrétaire de mairie à Montville, Raymond FLAMAND né en 1920 à Goderville, il fut employé de graineterie, puis salarié d'une coopérative agricole à Yvetot, Constant LECOEUR né en 1923 à Grémonville, une "figure du Pays de Caux", il a été exploitant agricole sur la ferme de son père et grand-père et fut même élu député de l'Assemblée Nationale, enfin Jean HEBERT né en 1924, instituteur rural et secrétaire de mairie à Ectot L'Auber. Tous ces gens étaient de purs cauchois et avaient tous eu un contact très proche avec le monde rural. Ils sont malheureusement tous décédés aujourd'hui et on les remercie tous pour l'immense travail qu'ils ont fourni qui servira pour la mémoire de notre région.
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Les particularités du cauchois se situent en premier lieu dans la façon de prononcer certains mots dans le domaine des préfixes, suffixes, conjugaisons, par exemple.
Les pronoms personnels moi et toi, par exemple sont prononcés mè et tè, dans la phrase : "cha est à mè et pâs à tè" veut dire : "ça, c'est à moi et pas à toi". De la même façon, le pronom "lui" en français devient "li" en cauchois : "tou cha est a' li" (tout cela est à lui). Les pronoms personnels courants je, tu, il, nous, vous, ils, deviennent respectivement euj, tu, i, nôs, vôs, i'z. Les articles définis et indéfinis : "le" devient "eul" (eul'pé est la : le père est là.), "la" ne change pas et "les" devient "lé", "un" ne change pas, "une" devient "eune" ex. "est eune bonne personne".
De la même façon, le "oi" de "voisin" disparaît et devient "vézin" et "vézenne" pour voisine.
Exemple : "Va kri du pîn cheu la vézenne" (va chercher du pain chez la voisine).
Voiture devient "vin:tu", ex. : "T'âs ach'tè eune belle vin:tu" (tu as acheté une belle voiture). Les deux points après la première syllabe "vin" signifient qu'on doit appuyer sur cette syllabe lorsqu'on la prononce.
Droit devient "dré" au masculin et "drète" au féminin (droite). Ex. "è tout dré" (c'est tout droit) expression très connue en pays de Caux, c'est la réponse que vous fera tout bon cauchois si vous lui demandez votre chemin, même si ce n'est pas tout droit. L'Abbé Alexandre le conte très bien dans une de ses histoires cauchoises, lorsqu'il est arrivé dans la commune de Vattetot sous Beaumont, où il venait d'être nommé curé de la paroisse, il demanda la route pour se rendre au presbytère à la première personne rencontrée qui lui fit cette fameuse réponse. L'Abbé disait dans son histoire à ce propos : "J'sais pas si vous avez déjà vu des routes drètes en pays de Caux, mè, je n'é jamais vu !"
Le poisson devient "pésson", ex. "Mè j'aime pîn l'pésson" (Moi, je n'aime pas le poisson).
L'avoine devient "avène" ou "avin:ne" selon la prononciation locale.
La poêle (à frire) devient "pèle" ex. "Fé kui cha dans la pèle" (fais cuire ça dans la poêle).
En ce qui concerne la combinaison "ch" en français, elle est systématiquement remplacée par un "k" à la prononciation en cauchois (phonétiquement parlant).
Exemples : un chat devient un "cat" ou "kat" et "katte" pour la chatte
Un chien devient un "quin" ou "kin" et "keine" pour chienne.
Une chaise devient une "quaie" ou "kaie", d'où le verbe "se quaiser" : s'asseoir.
Une vache devient une "vaque" ou "vak", d'où le terme de vak' ké : vacher.
Un chêne devient un "keyne", le "ê" de chêne devenant "eï" à la prononciation.
Un chemin devient un "k'min". Tout comme cheminée devient "k'mineye".
le verbe faucher devient "faôker" en appuyant bien sur la combinaison "aô".
le verbe chauffer devient "kaôffer" (même prononciation que ci-dessus).
De la même façon, si le mot français possède une syllabe comportant la combinaison "ch", comme par exemple "chausses", mot français ancien qui désigne les culottes (pantalons), en cauchois on dit "kaôches", ce qui peut paraître curieux car le "ch" du début est remplacé par un "k" et les deux "s" suivants de chausses sont remplacées par "ch", une inversion donc par rapport au français. Il faut noter que le mot "kaôches" en patois cauchois est devenu par extension le mot qui désigne les chaussettes. "Mé té kaôches" signifie en effet : "Enfile tes chaussettes".
On retrouve la même prononciation pour beaucoup d'autres mots comme "chanson" qui devient "canchon", ou chasser qui devient "cacher" et "cacheux" pour chasseur.
Nous aurons l'occasion de voir d'autres exemples au fur et à mesure de l'avancement de cette page.
Par ailleurs, la plupart des verbes ne se prononcent pas comme en français, si on prend par exemple les verbes en "oi" comme boire ou "voir", à la première personne du singulier au présent de l'indicatif, "je bois" en français devient "euj' beux" en cauchois et "je vois" devient "euj' veye" et "croire" devient "euj' cré". A noter qu'à l'infinitif, des verbes comme boire se disent "bé", voir se dit 'vè" et croire se dit "cré". Exemples : y reste t-y queuk'chose à bé ?" (reste t-il quelque chose à boire ?), Y'a t-y queuk'chose à vè ?" (y a t-il quelque chose à voir ?", ou Y va t-y cré cha ? (Est-ce qu'il va croire ça ?)
Il existe de très nombreux mots cauchois très proches du français mais qui ne sont pas du français déformé comme certains (non spécialistes) le prétendent. Le patois cauchois étant un parler normand, il est très ancien, antérieur au français moderne et donc proche du vieux français. Il ne fait que reprendre des mots très anciens et prononcés différemment ou modifiés en fonction de l'usage et des accents régionaux. C'est le français, qui lui, par contre a évolué dans le temps en s'adaptant sans arrêt à son époque et aux travaux de l'Académie française.
Par contre, il existe une foule de mots purement cauchois (verbes et noms communs) qui ne sont pas non plus issus de mots étrangers, contrairement encore une fois à ce que certains "spécialistes" disent. D'ailleurs des études sérieuses on été faites à ce sujet et ont montré qu'il n'y avait qu'un peu plus de 1% des mots cauchois qui auraient des origines scandinaves ou anglo-saxonnes, autant dire rien du tout.
Nous verrons par la suite la plus grande partie possible de ces mots en étant le plus exhaustif possible, tout en sachant que la tâche est impossible, tant il existe de termes et de locutions, il suffit de rappeler que le Grand Lexique Cauchois évoqué plus haut comporte environ 320 pages, sur lequel le groupe d'intervenants a travaillé pendant 6 années et qu'ils reconnaissent humblement qu'ils n'ont évidemment pas réussi à tout répertorier.
La carte ci-dessus montre la Normandie en totalité : Manche, Orne, Calvados, Eure et Seine Maritime, traversée par une ligne rouge appelée "Ligne Joret". Mais qu'est-ce que cette ligne ? Tout d'abord, elle s'appelle "Joret" parce qu'elle porte le nom de celui qui l'a déterminée : Charles JORET né le 14 Octobre 1829 à Formigny (Calvados) et décédé le 27 décembre 1914 à Paris. Il était historien de la littérature, linguiste, philologue et botaniste français. Il a enseigné à la faculté d'Aix en Provence et a beaucoup travaillé sur le dialecte normand. Pour faire simple, il a placé cette ligne sur la carte pour marquer une différence notoire entre Nord et le Sud de la Normandie, au niveau de la façon de prononcer certains mots de patois normand, dont fait partie le patois cauchois. Par exemple, comme il est dit dans le texte à gauche, en cauchois, on a remplacé la combinaison "ch" par un "k", on dit un "kat" ou un "quien" et non pas un chat ou un chien ou bien encore une "vak" ou "vaque" pour une vache. Mais cette prononciation n'était pas uniforme en Normandie et on voit grâce à cette "Ligne Joret" que la Normandie est plus ou moins coupée en deux parties Nord-Sud. D'après l'étude largement vérifiée sur le terrain par Joret, dans la partie rose au Nord, on voit par exemple que notre département, la Seine Maritime est entièrement située au-dessus de cette ligne et elle correspond aux régions qui parlent le normand comme il est indiqué plus haut, c'est-à-dire en ayant gardé la prononciation de l'ancien français. En revanche, au-dessous de cette ligne, dans la partie verte, les normands avaient adopté la prononciation du français "moderne", en disant chat ou chien, ou vache, en utilisant la combinaison "ch". On s'aperçoit d'ailleurs que le département de l'Eure (nos voisins) est coupé en deux, la région d'Evreux étant dans la zone verte, tandis que Pont-Audemer ou Bourgtheroulde par exemple sont dans la zone rose. A noter que cette ligne Joret se prolonge en Picardie et jusqu'au Nord-Pas de Calais.
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il existe de très nombreux verbes spécifiquement cauchois, qui n'ont rien à voir avec des équivalents français. Leur origine est obscure, beaucoup viennent certainement de la langue normande ou du vieux français et pourraient être des verbes disparus de la langue française officielle.
Pour faciliter les choses, en plus de leur signification, ils seront présentés dans une phrase ou une expression en cauchois, afin de bien comprendre le sens de ce verbe. Comme il n'y a pas d'orthographe officielle en cauchois, les verbes sont présentés de manière phonétique, de même que les expressions en cauchois, qui sont écrites de façon à montrer le mieux possible comment on doit les prononcer, ce qui n'est pas chose facile.
Aguignoler : signifie "déchiqueter" - Ex. : "guèt'mè koman k'il a aguignolè steu brank'la" : Regarde-moi comme il a déchiqueté cette branche ! (lors d'un élagage).
Akanter : signifie "appuyer ou s'appuyer" - "i sè akantè su' l'mur" : il s'est appuyé sur le mur.
"Lé vyottes sont akantèyes" : les villotes sont montées (nom donné aux gerbes de blé mises debout - voir ce mot dans la rubrique "fêtes et traditions" - fête de la moisson).
Akarvaler : signifie "passer par-dessus" - "Il a akarvalè la klôtu' pou'vni m'palé" : Il a enjambé la clôture pour venir me parler. On dit aussi "Ankarvaler" et "Angamber" qui vient de "gambe" (la jambe) et qui signifient pratiquement la même chose.
Akluchoner : signifie s'accroupir en se recroquevillant - "i sè akluchônè dans su kouin tout' la jôrneye" : Il s'est recroquevillé dans ce coin toute la journée.
Amignonner : signifie "amadouer" - " i sé amignonné z'éfants" : il sait amadouer les enfants.
Anbernêker : signifie "se mettre dans de mauvais draps" - "Koman ki sè anbernêkè dans s'tafé la ?" : pourquoi s'est-il engagé dans cette mauvaise affaire ? .
Anbrêler : plusieurs significations - 1) "i l'a enbrêlè sé vak pou pâ: ki mâ:k sè pomm'" : il a mis une sorte de bricole à la tête de ses vaches pour les empêcher de manger les pommes.
2) "i sè enbrêlè lé pieds, pi i sè foutu bâ: " : il s'est emmêlé les pieds dans les jambes, puis il est tombé.
3) "i sè anbrêlè dans eune drô:l' d'afé " : il s'est embarqué dans une drôle d'affaire.
Anraker ou s'anraker : signifie s'embourber - " i sè enrakè dans la bô: " : il s'est embourbé dans la boue. On dit aussi "Araker" dans certains cantons (légères différences locales).
Antoupiner : Ce verbe a plusieurs sens : 1) "euj' si un p'tieu entoupiné a su matin" : je suis un peu embrouillé ce matin (signifie "j'ai mal digéré")
2) "il a entoupinè l' fi su la bobêne" : il a enroulé le fil sur la bobine.
3) "t'â: mis l' bouri trô pré: du pomyé, pi i sè: entoupinè ôtour !" : Tu as mis l'âne trop près du pommier et il s'est enroulé autour du tronc avec sa chaîne.
4) "Ma pô:r fi:lle, su gâ: la, i t'a entoupinè" Ma pauvre fille, ce gars-là, il t'a fait tourner la tête !
Anpouker : 2 sens pour ce verbe - 1) "fô anpouké l' blè" : il faut mettre le blé en sacs (dans des "pouques") Vient du cauchois "Pouk", nom donné aux sacs en toile de jute (pouches) utilisés pour mettre le grain ou les pommes à cidre.
2) "koman k' tè: anpoukè ?" : Comment est-tu habillé ? (remarque faite à quelqu'un qui est mal habillé, comme si il avait enfilé un sac (une "pouk").
Apôtrer : signifie s'appuyer (très proche "d'akanter" cité plus haut) " i sè apô:trè su' l'poteau pou' m'paler" : il s'est appuyé sur le poteau pour me parler. (s'utilise principalement pour une personne contrairement à "Akanter").
Atînchler : Signifie agacer, énerver. "i ma tèlman atîn:chlè keu j' y-é foutu eune pè:k ! " : il m'a tellement énervé que je lui ai donné une gifle !
Brailler : En plus du sens français (crier fort), ce verbe signifie en cauchois : faire l'important, se vanter.
" Li, à part brailler, i sé pa fé grand-chose" : Lui, à part se vanter, il ne sait pas faire grand chose.
Brêler : signifie gêner quelqu'un dans ses mouvements.
Ex. : "Escusé mè si j'vous brêle" (phrase entendue dans un repas où un invité passa son bras par dessus l'assiette de sa voisine pour attraper un rond de pain dans la corbeille et qui signifie "excusez-moi si je vous gêne !"
Ex.2 : "Il è toujou dans mé gambes a m'brêler" qui signifie " il est toujours dans mes jambes à me gêner" (en parlant d'un enfant souvent "fourré" dans les jambes de sa mère".
Briscailler : signifie abîmer, disloquer, briser.
Ex1. : "su gamin là, i briskaille tout !" : Ce gamin-là, il brise tout !
2 - S'teu kèze' la, al è toute briskaillèye ! : Cette chaise-là, elle est toute disloquée.
Buzoquer : signifie s'occuper à de menus travaux.
Ex : "Aveu su temps, i buzoque dans la cour" : avec ce mauvais temps, il fait de petits travaux dans la cour.
Le verbe a donné l'adjectif "buzoqueux" désignant un ouvrier juste capable de faire des travaux simples.
Cette page est en construction, elle sera étoffée régulièrement au cours des mois qui viennent.