Balades en Pays de Caux

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Introduction

Tout d'abord, le pays de Caux, où cela se trouve t-il ? En Normandie ! Et plus précisément dans le département de Seine Maritime, dans l'ancienne région de Haute Normandie, ancienne car la Haute et la Basse Normandie ont été réunifiées en une seule : la Normandie, et c'est très bien ainsi.

L'origine du nom (Caux) viendrait d'un peuple ancien qui a vécu dans cette région au temps des gaulois et qui s'appelait les Calètes.

La délimitation précise du pays de Caux est un peu floue et sujette à discussions par les spécialistes, pour nous cauchoises et cauchois, nous nous accordons à peu près tous sur un vaste territoire très rural qui est limité au Nord par la côte de la Manche du Havre jusqu'à Dieppe inclus. C'est d'ailleurs la région dieppoise qui limite le pays de Caux à l'Est, car ensuite nous entrons dans le pays de Bray, autre territoire de Seine Maritime. Le pays de Caux descend ensuite à partir de Dieppe jusqu'en bord de Seine, sans englober la région rouennaise et Rouen. (voir carte ci-dessous).

La ville d'Yvetot est considérée (à juste titre) comme la capitale du pays de Caux, elle est située en plein centre du territoire et c'est une ville importante d'environ 10.000 habitants. Comme je l'ai déjà précisé, le pays de Caux est essentiellement rural, c'est un plateau calcaire avec des sols riches et donc propices à l'agriculture. En effet, nous sommes en Normandie et l'agriculture et l'élevage y ont toujours été très importants. La culture des céréales : blé, orge, avoine mais aussi d'autres cultures comme la betterave sucrière mais aussi fourragère, le maïs pour l'ensilage, la pomme de terre, le colza. Les pois, la féverole ou la luzerne sont parfois cultivés à certains endroits. Et puis bien sûr le lin, fierté du pays de Caux puisqu'il est considéré comme le meilleur du monde.

L'élevage est aussi très important : de bovins bien sûr, puisque la production laitière y est prépondérante. Les fermes laitières sont devenues très grandes au fil des années, les petits producteurs ayant disparu au profit des grosses exploitations. Les fermes de 80 à 100 vaches laitières sont monnaie courante, avec d'importantes productions quotidiennes achetées par contrat par de grandes sociétés laitières, qui se chargent de la pasteurisation ou stérilisation du lait, de son emballage et de sa commercialisation. D'autres produits laitiers sont tirés de ce lait comme la crème, le beurre, les yaourts, les fromages blancs, etc...

Les vaches laitières produisent aussi des veaux, car sans veau, point de lait, bien entendu, ces derniers sont élevés pour l'engraissement ou faire des boeufs ou génisses qui pour certaines deviendront à leur tour des vaches laitières.

Il existe aussi la technique des vaches allaitantes, qui consiste à laisser le veau à sa mère, comme on le faisait autrefois, elle le nourrit et produit ainsi des veaux de grande qualité appréciés par la boucherie. D'autres élevages existent aussi comme ceux du porc, malheureusement élevés en batterie en quantité toujours plus importante. L'aviculture est également importante avec des élevages de poulets et poules (surtout pour les oeufs), des canards, des oies, des dindons et dindes et quelques élevages de lapins.

Les ovins (moutons) sont aussi très présents et sont encore élevés en prairies, produisant des agneaux de qualité, et aussi des caprins (chèvres) sous forme de petits élevages, produisant surtout du lait et quelques fromages.

A noter que le seul fromage de Seine Maritime est le Neufchâtel (AOP) qui n'est pas cauchois mais brayon puisqu'il est fabriqué comme son nom l'indique dans la région de Neufchâtel en Bray.

Il ne faut surtout pas oublier la région havraise en matière économique, à commencer par la très grande importance du port du Havre, devenu leader dans notre pays en matière de trafic des containers, le port a été grandement modernisé ces dernières années et peut maintenant rivaliser avec des champions comme Rotterdam (Pays-Bas). Cette région est également en pointe avec ses industries pétrochimiques et ses raffineries de pétrole, basées notamment sur Notre Dame de Gravenchon, Port-Jérôme ou Gonfreville l'Orcher.

La pêche est aussi une activité importante avec toute la côte d'Albâtre, et les ports de Fécamp et Dieppe, où il existe également un trafic de ferries pour l'Angleterre.

D'autres petites et moyennes entreprises se sont développées, alimentaires par exemple, dans la ville de Cany-Barville avec le développement de zones commerciales et industrielles. Mais le chômage est encore important en pays de Caux. Il existe aussi dans la région de Longueville sur Scie des cultures de pommiers à cidre, grande tradition normande. La production de cidre a de nouveau, semble t-il le vent en poupe depuis quelques années, avec des productions annexes d'eau-de vie de cidre, l'appellation Calvados étant réservée à ce département et une boisson appelée "Pommeau" qui est un mélange de cidre et d'eau-de-vie de cidre, consommé en apéritif.

Il y a encore quelques années, les petites fermes qui avaient bien sûr toutes des pommiers à cidre dans les cours, produisaient leur cidre maison qui était la boisson principale des paysans. Il existait une loi ancienne qui leur permettait de distiller leur cidre, les fermiers faisaient venir la "bouillotte", nom cauchois donné à l'alambic ambulant qui se déplaçait de ferme en ferme et fabriquaient ainsi leur "calvados". Ils avaient le droit d'en distiller une petite quantité sans payer de taxes, au-delà de cette quantité, des taxes sur l'alcool devaient être réglées et la fabrication devenait moins intéressante. Il y a eu en effet une lutte contre l'alcoolisme menée par l'Etat à une certaine époque (années 60) et on a même procédé à des arrachages de pommiers, subventionnés, visant à réduire la production de cidre et d'eau-de-vie. Cette politique, si elle a peut-être eu un effet sur la consommation d'alcool dans nos campagnes, a été par contre, catastrophique pour nos paysages cauchois. En effet, toutes les cours étaient plantées de pommiers avec de magnifiques floraisons au mois de Mai, et ces arrachages ont été très préjudiciables au niveau pomologique, car il y avait une grande richesse de variétés de pommes à cidre, que l'on a perdue en partie, malgré le travail de gens très méritants qui ont tout fait pour conserver ce précieux patrimoine. Les variétés anciennes répondaient à des noms très divers comme : Muscadet de Dieppe, Blanc Mollet, Bedan, Argile grise, Argile rouge, Antoinette et j'en passe ! Le plus fort dans tout cela, c'est que plusieurs années après cette politique d'arrachage, on a donné des subventions pour replanter des pommiers ! "Les technocrates" s'étant aperçus qu'on était allés un peu trop loin !

Si on ajoute à tout cela, la destruction des haies, car nos fermes anciennes qui étaient des clos-masures avec des talus plantés de hêtres, possédaient des cours et même des terres de culture entourées de haies taillées (aubépine) exactement comme celles que l'on trouve encore dans le Calvados par exemple. Mais on ne s'est pas arrêtés là, on a eu droit aussi à une "politique" de rebouchage des mares, car toutes les fermes étaient dotées de mares plus ou moins grandes, qui étaient placées avec le bon sens paysan dans les points bas et permettaient de contenir les écoulements naturels et servaient aussi de réserves d'eau pour le bétail et même pour la population, à une époque où l'eau courante n'existait pas. Le résultat de tout cela a été de nouveau une catastrophe, augmentant de façon drastique l'érosion des sols et favorisant les inondations. Aujourd'hui, nous en sommes réduits à entreprendre de gros travaux de drainage, de constructions de digues, de bassins de retenues, qui coûtent des sommes folles aux communes obligées de financer les différents syndicats de bassins versants créés ça et là.

Heureusement le tourisme se développant de plus en plus aujourd'hui, notre région est visitée par de nombreux vacanciers et promeneurs, la côte d'albâtre est très agréable l'été et nos falaises sont devenues célèbres grâce à Etretat, mais pas seulement. Des villes côtières comme St Valéry en Caux, St Aubin sur Mer ou Veules les Roses sont renommées pour leurs plages, mais aussi des villes plus importantes comme Fécamp ou Dieppe.

A l'intérieur du pays de Caux de nombreux petits villages sont charmants avec leurs anciennes habitations ou leurs belles églises, mais aussi des choses plus rares comme le célèbre chêne d'Allouville-Bellefosse (canton d'Yvetot).

Il existe aussi la route des abbayes, certaines sont remarquables comme celle de St Martin de Boscherville, mais aussi Jumièges et St Wandrille-Rançon.

Et puis au cours de vos promenades, vous entendrez peut-être parler le cauchois, ce patois malheureusement en voie de disparition et qu'on nous interdisait de parler à l'école dans les années 1960. Heureusement, il a été étudié par des gens méritants, souhaitant conserver ce patois dans le patrimoine, des travaux intéressants ont été faits et d'autres cauchois l'ont fait perdurer en jouant des pièces de théâtre en cauchois (Jean AVENEL par exemple) ou des conteurs comme l'Abbé Alexandre. Et puis nous avons un cauchois très célèbre, répondant au nom d'André RAIMBOURG, devenu BOURVIL au cinéma et qui a laissé un souvenir inoubliable, mais il est parti beaucoup trop tôt malheureusement. Il est né dans la petite commune de Prétot-Vicquemare (Canton de Doudeville), ne ratez pas cette ferme si vous passez par là.

Voilà le pays de Caux résumé brièvement, mais j'ajouterai régulièrement des documents et des informations au fil des pages de ce site dédié à ma région de coeur.

Bonne balade !

                                                                                                                                  Patrice TERRIER.

Carte du Pays de Caux

Comme on peut le voir sur cette carte assez précise, les limites du Pays de Caux sont Le Havre à l'Ouest, Dieppe au Nord-Est. Au sud du département, ce sont les boucles de la Seine qui marquent ces limites, avec des villes comme Duclair et Caudebec en Caux. On voit aussi nettement la limite Sud avec la région rouennaise qui ne fait pas partie du Pays de Caux, mais aussi des villes comme Pavilly et Barentin et leur canton (vallée de l'Austreberthe) ou Malaunay (vallée du Cailly) qui ne sont pas incluses dans le pays cauchois. On s'aperçoit également que la ville d'Yvetot située en plein coeur du Pays de Caux est bien choisie pour en être la capitale. Pour ma part, j'ai toujours trouvé qu'il était inexact d'occulter le canton de Pavilly du pays de Caux, tant cette région lui appartient avec des communes comme Limésy, Croix-Mare, Ecalles-Alix, Mesnil-Panneville ou St Ouen du Breuil pour ne citer qu'elles, on y parle chaleureusement le cauchois, il suffisait, il y a quelques années encore d'aller sur le marché de Pavilly pour s'en rendre compte. (Jeudi matin).

Autant les limites nord, Ouest et Sud ne posent aucun problème, le nord étant une limite naturelle qui est la côte d'Albâtre, la limite Ouest étant de la même façon, naturelle représentée par le Cap de la Hève et la ville du Havre, la limite Sud étant quant à elle marquée par les boucles de la Seine de son embouchure jusqu'à Duclair. Autant cela se complique pour la limite Est qui sépare le pays de Caux du pays de Bray, sur la carte une ligne sinueuse part de Dieppe pour aller jusqu'à Duclair. Près de Dieppe, Arques la Bataille marque la séparation Caux/Bray, ensuite plus bas, Longueville sur Scie est bien en pays de Caux, de même que toute la région d'Auffay (Cropus, Cressy) mais arrivés à Bellencombre et St-Saëns vous êtes en pays de Bray ! La ligne de séparation se courbe nettement ensuite pour occulter la région de Pavilly et Barentin. Après Tôtes, qui est bien sûr en pays de Caux, c'est la région de la Houssaye-Béranger qui marque la limite, prenant la direction de Bouville pour s'arrêter à Duclair.

Comme on le voit, ce n'est pas simple, mais il n'y a évidemment pas de frontières et chacun s'arrange pour dire qu'il est cauchois ou brayon dans ces régions limitrophes, un peu comme ça les arrange, comme on dit "cheu nous" !

Quelques précisions

En ce qui concerne les photographies figurant sur ce site, elles sont toutes réalisées par mes soins, elles sont faites au moyen d'un réflex numérique NIKON D5100 et d'objectifs de focales diverses de la même marque, certaines photos plus anciennes peuvent être des photos argentiques réalisées également sur un réflex 24x36 NIKON ou CANON (diapositives) qui ont été bien sûr numérisées ensuite pour les intégrer au site. Des indications de prise de vue peuvent être ajoutées sur certaines photos afin de préciser les techniques utilisées, pour les amateurs de photo. La photo est une passion pour moi depuis plus de 50 ans, j'ai donc connu le passage de l'argentique au numérique, mais je me suis bien habitué à ce changement radical, le numérique ayant cet immense avantage du résultat instantané de l'image dès la prise de vue et puis de la possibilité de retouches ensuite à l'ordinateur au moyen des formidables logiciels de retouche dont on dispose aujourd'hui. Tous les textes du site sont rédigés par mes soins, avec l'appui d'ouvrages précis, bien entendu, en ce qui concerne par exemple la botanique, la faune mais aussi l'architecture, le patrimoine ou l'histoire.

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